Lutter contre la traite des personnes dans le golfe de Guinée

Quelle est votre approche en matière de traite des personnes ?

Dans le golfe de Guinée, la traite des êtres humains possède une dimension interne et transnationale. Le schéma de traite dans la région est caractérisé par ses aspects transfrontaliers et circulaires : les pays sont à la fois des territoires d’origine, de transit et de destination des personnes victimes. Notre approche est celle des « 4 P » : prévention, protection des victimes, poursuite des trafiquants et partenariats, et ce, à des échelles locale et globale.

Quel est l’apport d’Expertise France à ce projet ?

Le partenariat fructueux, entre le ministère et Expertise France, a permis la mise en place d’actions matérielles : la réhabilitation et l’équipement du siège du secrétariat exécutif du Comité national de lutte contre la traite des personnes, le renforcement des capacités du secrétariat technique ou l’acquisition de matériel pour le lancement d’une nouvelle base de données. Expertise France nous a aussi soutenus dans des actions structurelles, comme l’installation de sept cellules régionales de lutte contre la traite, l’élaboration du mécanisme national de référencement et des procédures de prise en charge des victimes, et le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale sur le sujet. Un autre apport a été le renforcement de la coopération entre les bénéficiaires du projet à travers des ateliers d’échanges et de partages d’expériences.

Quels sont les défis à relever pour lutter plus efficacement contre la traite des êtres humains dans les années à venir ?

Nous devons continuer à renforcer le cadre juridique, finaliser et déployer la base de données, et amplifier les campagnes de sensibilisation en y associant les survivants. Pour éradiquer le schéma de traite dans le golfe de Guinée, une approche holistique est requise, fondée sur une coopération renforcée des pays et des acteurs. Nous souhaitons mettre l’accent sur la protection des victimes, leur prise en charge et réduire considérablement les facteurs de vulnérabilité. Notre action sur le terrain sera bientôt consolidée par l’installation de nouvelles cellules régionales, d’un centre de prise en charge des victimes et d’un numéro vert dédié.

Propos recueillis en mai 2024.