Une production alimentaire résiliente en Amérique latine

Les petits et moyens agriculteurs comptent parmi les populations les plus vulnérables en Amérique latine. Le taux de pauvreté et d’extrême pauvreté en zones rurales est de 1,8 à 2,6 fois plus élevé qu’en milieux urbains. Une situation qui devrait s’aggraver du fait des changements climatiques : en 2020 – l’une des années les plus chaudes qu’ait connues la région ces dernières décennies – les sécheresses, les incendies et les cyclones ont été dévastateurs pour les récoltes. Dans le même temps, l’agriculture et l’élevage contribuent fortement au dérèglement climatique : ils représentent entre un quart et un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans la région.

Le programme EUROCLIMA+ accompagne les pays latino-américains vers une agriculture durable et résiliente.

Vers une agriculture durable et résiliente

Depuis 2017, dans le cadre de la composante « Production alimentaire résiliente » du programme EUROCLIMA+, Expertise France accompagne les pays latino-américains face à ce double défi. Son appui vise à la fois à favoriser l’émergence d’une agriculture durable – en promouvant notamment une utilisation plus efficace de l’eau et du carbone dans les systèmes agricoles et les filières agroalimentaires – et à renforcer la résilience de leurs acteurs clés face aux effets du dérèglement climatique. Il contribue ainsi, entre autres objectifs, à sécuriser les récoltes et à renforcer la sécurité alimentaire en Amérique latine.

À ce jour, dix projets bi et multinationaux, bénéficiant en tout à onze pays, ont été mis en œuvre par l’agence, en cohérence avec les engagements sectoriels pris dans le cadre de leurs contributions déterminées au niveau national (CDN).

De bonnes pratiques pour sécuriser les récoltes

L’accompagnement d’Expertise France a notamment contribué à identifier, documenter et diffuser des bonnes pratiques d’agriculture et d’élevage, dont certaines permettent aux communautés de maintenir une production agricole malgré les bouleversements climatiques et de lutter contre la faim dans leur pays. On peut notamment citer la mise en place de systèmes de récupération et de stockage de l’eau de pluie, l’installation de pompes solaires, l’utilisation de semences de bonne qualité ou encore la revalorisation de connaissances ancestrales. Ces solutions pour garantir la sécurité alimentaire ont été identifiées dans le cadre de deux études thématiques de capitalisation menées fin 2021.

En parallèle, des échanges intersectoriels – notamment avec les composantes « Forêts, Biodiversité et Écosystèmes » et « Gestion des risques et désastres » d’EUROCLIMA+ – ont également été organisés, permettant de promouvoir des pratiques d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques qui s’appuient sur les écosystèmes ainsi que des solutions basées sur la nature. Préservation de la biodiversité et sécurité alimentaire sont en effet intimement liées : en Amérique latine, de nombreuses communautés pratiquant l’agriculture familiale et l’agroforesterie dépendent de la bonne santé des écosystèmes pour subvenir à leurs besoins.