Favoriser l’autonomisation économique des femmes ivoiriennes
INTERVIEW Expertise France intervient dans le déploiement de la facilité Investment Climat Reform (ICR) qui soutient les processus d’amélioration pour un climat des affaires plus inclusif, en faveur de l’autonomisation économique des femmes, dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Avec Anastasie Kadja-Ohouo, responsable du pôle entrepreneuriat de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI)
Quel rôle joue la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) au sein du secteur privé ivoirien ?
La CGECI représente près de 80 % du secteur privé et fédère des groupements professionnels, des associations d’entreprises et des entreprises de tous les secteurs d’activité (industrie, service, agriculture ou encore commerce), soit près de 22 000 milliards de francs CFA et plus de 400 000 emplois. Nous jouons donc un rôle clé dans la représentativité des entreprises ivoiriennes dont nous défendons les intérêts afin d’améliorer leur compétitivité et permettre leur croissance. La Confédération est aussi un interlocuteur de premier plan des représentants syndicaux et ainsi un acteur majeur du dialogue social. Nous faisons également du plaidoyer pour promouvoir le dialogue public-privé afin de renforcer les interactions de ces secteurs et créer un environnement favorable aux affaires.
Qu’a permis la Facilité Investment Climate Reform (ICR), qui œuvre à l’amélioration du climat des affaires, à la Confédération ?
Au sein de la CGECI, à la commission de promotion de l’entrepreneuriat national, nous cherchons à lever les obstacles à l’entrepreneuriat féminin. En Côte d’Ivoire, les femmes sont plus présentes dans le secteur des services et des commerces informels. Elles se lancent rarement dans des activités perçues comme de grande envergure, à l’instar de celles relatives au secteur industriel. Grâce à Expertise France, nous avons d’ailleurs pu participer à une formation sur la réforme de l’environnement des affaires, pour l’autonomisation économique des femmes, qui s’est déroulée en janvier 2025, à Abidjan.
Pour revenir à la facilité ICR : elle nous permet également de mener une étude pour étayer ce constat. Nous disposerons ainsi d’un état des lieux précis de la présence des femmes dans le secteur industriel en Côte d’Ivoire ainsi que des freins spécifiques qu’elles rencontrent. Un focus sera réalisé sur le secteur de l’agro-industrie, dans lequel les femmes sont principalement représentées au début de la chaîne de valeur (production agricole et petite transformation). L’étude présentera également une analyse de bonnes pratiques identifiées dans certains pays et leur potentiel de réplication dans le contexte ivoirien.

Que va permettre cette étude ?
Cette étude mettra en exergue les obstacles auxquels les
femmes sont confrontées, et les besoins d’accompagnement et de réglementation
nécessaires pour qu’elles soient mieux représentées dans le secteur industriel. La
Confédération pourra ainsi porter un plaidoyer auprès des autorités publiques pour lever de potentiels freins réglementaires, intégrer les femmes dans la stratégie d’industrialisation ivoirienne et soutenir, si besoin, des réformes pour un cadre entrepreneurial plus favorable aux femmes, particulièrement dans le secteur industriel.
Nous avons partagé cette expérience lors de la conférence ICR4WEE organisée en juin 2024, au Rwanda, par Expertise France. Nous faisions partie du panel sur l’intégration des femmes dans les politiques industrielles. Ces actions soulignent notre volonté de nous mobiliser sur les questions de genre et pour l’autonomisation économique des femmes ivoiriennes.
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